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Expertise après incendie : comment éviter de se faire avoir ?

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Votre maison a brûlé. Il n’en reste rien. Votre famille et vous êtes heureusement sains et saufs. Vous avez déclaré le sinistre à votre compagnie d’assurance. Vous êtes maintenant confronté à l’expert de votre compagnie d’assurance qui vous réclame énormément d’informations. Comment bien réagir dans une situation troublante ? Des conseils, pas à pas.

 

Récupérer : prenez le temps pour vous remettre d’un sinistre

 

Avant toute chose, il est important de vous accorder un certains temps pour intégrer les tenants et aboutissants de votre position. Décanter en quelque sorte. Pendant ce court laps de temps, prenez uniquement des décisions de bon sens afin de sécuriser tout ce qui peut l’être, et prenez de l’oxygène. Votre monde est en ébullition, mais vous avez besoin de vous recentrer sur le principal : le bien de votre famille.

 

Faire des choix : votre sécurité financière est en jeux

 

Ensuite, ouvrez grands les yeux et prenez les choses sérieusement en main. La réalité est que votre sécurité financière est en jeux. Évaluez raisonnablement vos options.

 

L’expert de l’assurance n’est pas votre sauveur : comment communiquer avec lui ?

 

Vous pouvez donner carte blanche à l’expert de votre compagnie d’assurance. Mais cela revient à placer celui-ci en position de pouvoir : à la fois juge et partie. D’un côté il représente les intérêts de votre assurance, qui ne souhaite pas payer davantage que le strict minimum d’indemnités. Et de l’autre, il contrôle votre réclamation et adjuge le montant de vos indemnités.

 

Le do it yourself : évitez le burn out après l’incendie

 

Vous pouvez prendre vous-même en charge l’expertise des dommages. Cela revient à intégrer énormément de technique en peu de temps. En effet, le travail consiste à synthétiser chaque étape de la démolition, ou du démontage, de ce qu’il subsiste de votre bâtiment, puis lister chaque poste permettant la reconstruction à l’identique de votre habitation. Et chiffrer le tout, bien sûr.

 

C’est un peu comme l’éclaté d’un moteur tel qu’on peut le voir dans les manuels automobiles. Chaque poste doit être justifié par des mesures précises, ainsi que des prix unitaires correspondants au marché et aux normes en vigueur.

 

Le but de l’opération ? Obtenir un état des pertes clair et complet du point de vue du bâtiment et de son contenu mobilier. Il s’agit de la base technique sur base de laquelle sera articulée la discussion avec l’expert de l’assurance.

 

Ensuite il faudrait apprendre la portée de toutes les garanties de votre contrat d’assurance incendie. Les conditions particulières, avec les garanties principales assorties des options éventuelles, ainsi que les interminables conditions générales, qui définissent les « règles du jeu ». Là se trouvent édictée chaque garantie complémentaire, détaillée en bonne et due forme. La liste des exclusions également. Une foule de définitions, finalement. Mais au sein des conditions générales de la police d’assurance habitation réside surtout la dynamique générale et l’esprit de la police, qui apporte du sens et permet l’interprétation de certains aspects parfois retors et vicieux.

 

Pour terminer au sujet du contrat, il faudrait également trouver la « bible » des compagnies d’assurance en matière de couverture des sinistres. Ce document existe sous différentes formes et définit une sorte de « politique sinistre ». C’est-à-dire que, par exemple, dans un cas bien particulier de glissement de terrain (catastrophe naturelle), la compagnie d’assurance Axa a décidé de couvrir le sinistre. Ou encore mieux : le tribunal a jugé que la compagnie devait le couvrir. Il s’agit dès lors d’authentique jurisprudence.

 

Un autre aspect fondamental dans une expertise, c’est son aspect humain et subjectif. Si vous décidiez de réaliser l’expertise des dommages de votre sinistre incendie total par vous-même, vous devriez idéalement connaître l’expert mandaté par votre compagnie d’assurance. Le connaître dans un sens à la fois professionnel, mais presque privé également. L’expert a-t-il de l’humour ? Est-il doté d’un esprit plutôt technique ? Est-il architecte ? Quelle est sa principale compétence ? Est-ce la toiture ? L’électricité ? Est-il stressé ou plutôt décontracté ? … en fonction de tous ces aspects, vous pourriez présenter votre dossier sous un angle optimisé afin de vous donner un maximum de chances de succès.

 

Mais trêve de rêveries. Même en imaginant digérer toute la matière technique, juridique et psychologique au rythme d’un ado surdoué, et surmotivé, vous auriez vraiment du mal à vous départir de la charge émotionnelle liée à votre maison, votre mobilier, vos vêtements, etc.

 

La contre-expertise : la voie de la raison

 

Votre troisième option, la plus confortable dans tous les sens du terme, consiste à faire appel à un professionnel : le contre expert indépendant.

 

Le rôle d’un contre expert consiste à faire tout ce qu’un expert de compagnie ne fait pas. A commencer par prendre votre parti : le contre expert défend l’assuré sinistré face à la compagnie d’assurance.

 

Un contre expert efficace sait s’adapter à chaque situation pour en tirer le meilleur parti. Il maitrise les techniques de reconstruction des différents types de bâtiments. Un contre expert intelligent connait en détail les experts auxquels font appel les compagnies d’assurance. Il sait utiliser les forces et les faiblesses de ses adversaires en toute décontraction, avec tact et amabilité. Le contre expert agressif et braillard est complètement dépassé. Aujourd’hui le contre expert habile ne contredit pas l’expert de compagnie. Il anticipe sa réflexion et apporte une solution. L’expert de compagnie est à la traîne, et plus il perd du terrain, plus les indemnités grimpent. Que les choses soient claires cependant : on ne sort pas gagnant d’une expertise après sinistre du type incendie, mais l’assistance d’un contre expert digne de ce nom peut déterminer à elle seule son résultat financier.

 

La question du prix d’une contre expertise revient souvent. Sachez que la plupart des contrats d’assurance prévoient une protection juridique étendue. Cette garantie paie 100% des honoraires de votre contre expert. Et si vous n’en disposez pas, un arrangement est parfois possible afin de toujours veiller à la sauvegarde de vos intérêts.

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